Estampe

L’estampe

La gravure sur bois

Le travail de l’artiste n’est pas uniquement l’image finale que l’on retrouve sur un support. Cette image est la résultante d’un travail méticuleux qui exige bien souvent plusieurs années de réalisations, de pratiques, d’erreurs et de remises en question. J’ai été particulièrement impressionné par la qualité du travail de trois artistes. L’artiste David Bull qui réalise des impressions à partir de bloc de bois selon les anciennes techniques traditionnelles Japonaises, le travail de gravure sur bois exécuté par Anne Desmet en Angleterre est aussi très impressionnant et finalement, Laura Boswell, qui réalise un travail remarquable, elle aussi basée en Angleterre.

Ce sont leurs magnifiques images exécutées avec ces différentes techniques qui m’ont convaincu d’essayer la gravure sur bois pour réaliser ensuite des impressions ou estampes sur papier d’art.

 La première étape reposait sur le sujet. Puisque j’ai œuvré quelques années comme artiste verrier dans mon atelier-boutique qui était situé dans le Marché Bonsecours, j’ai donc choisi ce magnifique bâtiment historique qui me rappelle mon expérience passée du travail de verre fusion.

Après avoir trouvé mon sujet, je devais réaliser une image dont il serait possible d’en faire une gravure. Ayant déjà une quantité importante de photographies du Marché Bonsecours, j’ai réalisé deux esquisses, soit un premier dessin en noir et blanc et un second dessin en ajoutant un ton de gris. J’ai ainsi tracé sur papier les deux options.

Pour réaliser ma première gravure, j’ai opté pour un bois facile à travailler. Le Shina soit le « Tilia Japonica » qui est un bois de contre-plaqué japonais dont le grain permet de graver sans trop de dommages même perpendiculairement alors qu’avec d’autres essences, le bois éclate facilement.

Shina

Le Tilia Japonica est un bois de contre-plaqué japonais.

J’ai ensuite tracé sur une plaque les surfaces correspondantes aux parties qui serviront à l’impression par les reliefs.

Reliefs

Les surfaces de couleurs noires devaient donc être retirées avec les outils de gravures pour ne laisser que les surfaces qui serviront à l’impression, lorsque les reliefs seront encrés.

Seconde plaque

J’ai aussi créé une seconde plaque pour être en mesure de faire la seconde série d’estampes comportant un seul ton de gris.

Pour réaliser l’impression d’une estampe comportant deux plaques, il est important de faire l’enlignement avec des points de références très précis.

On remarque, dans l’image suivante, la partie supérieure des deux plaques.

L’encre

Lorsque les plaques sont terminées, c’est ensuite la préparation de l’encre, idéalement sur une plaque de verre afin de répartir uniformément l’encre sur le rouleau.

L’étape suivante consiste à déposer une pellicule d’encre sur la plaque de bois pour ensuite réaliser l’impression. J’ai réalisé un gabarit afin de recevoir la plaque de bois et ainsi d’éviter un glissement lors de l’impression.

La plaque dans son gabarit

L’impression sur papier est toujours un moment magique. C’est la récompense d’un long travail minutieux.

L’impression

Quelques épreuves d’artistes seront nécessaires afin d’ajuster certaines erreurs souvent imperceptibles avant l’impression.

Séchage

Lorsque les impressions sont terminées, c’est le séchage… sur la corde à linge…

Les images dont les surfaces encrées mesurent 6x8 pouces sur des parties visibles 8x10 pouces sont imprimées sur du papier d’art 9x12 pouces et sont préinstallées dans un passe-partout blanc de format 11x14 pouces.

Voici les deux estampes présentées avec un passe-partout pouvant être installées dans des cadres de format 11x14.

J’ai ainsi réalisé 25 estampes monochromes « Marché Bonsecours » et 12 estampes avec un ton de gris « Marché Bonsecours – Soir ». C’est une grande satisfaction de voir les estampes terminées, signer et numéroter. Un certificat d’authenticité accompagnera chacune des estampes.

Dans le cas de mon projet, le Shina a réagi beaucoup aux répétitions d’encrages. Il faut être délicat et attentionné dans la manipulation des plaques puisque les impressions réalisées sont forcément limitées.

Je fournis mes estampes dans un passe-partout de format 11x14, mais pour ceux qui désirent utiliser un encadrement de chez IKEA, le résultat est très joli. Évidemment il faut, dans ce cas, utiliser le passe-partout du cadre IKEA. En voici l’exemple;

La gravure sur bois est un travail qui demande beaucoup de concentration et de minutie, mais les résultats obtenus sont extrêmement satisfaisants. J’espère bientôt réaliser d’autres projets, peut-être une autre gravure sur bois ou la gravure sur plaque de métal ?

Mes estampes du Marché Bonsecours, en quantité limitée, sont disponibles dans la boutique en ligne.

Merci pour votre lecture et à bientôt.

Antoine.

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Trèfle blanc